À 68 ans, Israël compte 8.522.000habitants, dont 75% de sabras (nés en Israël) ! Belle revanche sur la 2e guerre mondiale. Surtout lorsque l’on sait que selon un sondage réalisé récemment, 86% des Israéliens sont satisfaits de leur vie en Israël, 70% des moins de 44 ans pensent que leur situation économique va s’améliorer, 67% des Israéliens de 15 à 64 ans ont un emploi et 89% ne voient pas leur avenir ailleurs qu’en Israël !

En Israël, on se marie traditionnellement en moyenne à 28 ans pour les hommes et 26 pour les femmes alors qu’en France, l’âge moyen du mariage est de 33 ans pour les hommes (31 ans pour les femmes). Ainsi, 57% des célibataires de moins de 28 ans habitent chez leurs parents ! 31% des 29-34 ans ! Car bien souvent nos jeunes célibataires n’arrivent pas à épargner pour acheter avant le mariage, et c’est en général grâce à l’apport de leur parents qu’ils peuvent se risquer a prendre un emprunt hypothécaire pour s’installer une fois mariés..

En fait, il est très difficile pour des jeunes, en couple ou non, d’acheter aujourd’hui car les prix des appartements n’arrêtent pas de monter. Depuis la nouvelle loi Moshe Kahlon visant à faire baisser les prix de l’immobilier en Israël en début d année, on a constaté une hausse de 6% ! Et bien que culturellement en Israël, la priorité après le mariage est d’acquérir son habitation, on constate que si en 2005, 64% des couples entre 25 et 30 ans étaient propriétaires, ils ne sont aujourd’hui plus que 45% à posséder un appartement.

Quant à louer, c’est en Israël un véritable cauchemar car la loi est tellement favorable aux propriétaires que les locataires sont régulièrement obligés de déménager tous les deux ans en moyenne. Les statistiques montrent en outre que les loyers ont augmenté de 65% en moyenne sur les huit dernières années (56% à Jérusalem, 70% à Tel Aviv) alors que les salaires sont loin d’avoir connu la même hausse !

Un vrai problème donc, car les jeunes n’arrivent pas à quitter le nid même en travaillant, et les prix ne sont pas prêts de baisser ni à la location ni à l’achat. Si en France ou aux USA, il est possible de se lancer dans un investissement locatif car on peut obtenir un emprunt hypothécaire à hauteur de 100% de la valeur du bien immobilier que l’on achète – en sachant que le loyer attendu couvrira intégralement les mensualités de l’emprunt souscrit-  en Israël c’est très différent. Il faut apporter ici de 30 à 50% du prix de l’appartement acheté, ajouter une taxe pouvant aller jusqu’à 8% du prix du bien ainsi que les frais annexes (agence, avocat, travaux éventuels…). Et compte tenu du prix incroyablement élevé des appartements même en périphérie des grandes villes, les jeunes couples ont maintenant tendance à acheter en périphérie pour louer, et habiter eux-mêmes en location ailleurs. En effet, ici, le loyer que l’on peut espérer recevoir pour un appartement correspond au remboursement mensuel nécessaire pour financer uniquement la moitié du bien. On est effectivement à un rendement d’environ 3% dans les villes telles que Jérusalem ou Tel Aviv, assez loin donc des rendements locatifs français ou américains.

Sources : Central Bureau of Statistics, Yad 2, INSEE, Yedioth Aharonot, Globes, The Marker, Bank of Israel