La vie est dure pour les « olim », c’est une certitude, économiquement beaucoup plus dure que pour les Israéliens nés ici. Et c’est la Knesset qui le dit.

Précarité au quotidien, difficulté de communication, gestion des écoles, problèmes de logement, difficulté à trouver un travail correspondant à ses qualifications, selon un rapport présenté lors d’une commission de l’immigration et de l’intégration à la Knesset récemment, c’est le lot de nombre de nouveaux immigrants, évidemment toutes origines confondues. Car Israël c’est aujourd’hui 8 522 000 habitants, dont 75 % nés en Israël. Donc 25 % de nouveaux immigrants de plus ou moins longue date, de 119 origines différentes. Parmi eux, 28 000 par an depuis 3 ans, originaires essentiellement de France, des États-Unis, mais également d’Argentine ou d’Éthiopie. Et si on est majoritairement propriétaires en Israël (67 % de la population), moins de la moitié seulement des nouveaux immigrants le sont. Ces derniers seraient même souvent en situation financière difficile, voire catastrophique.

80 000 familles de nouveaux immigrants vivent en dessous du seuil de pauvreté en Israël, soit 228 200 personnes, essentiellement des enfants (76 600) et des personnes âgées (32 800). Donc loin de pouvoir se lancer dans une acquisition immobilière. Le ‘seuil de pauvreté’ se définit selon des paliers de revenus : 3 158 shekels/mois pour une personne seule et 8 086 shekels/mois pour un couple avec 2 enfants, tandis que le revenu moyen israélien est de 12 323 shekels/mois. Et pour ceux qui vivent fort heureusement dans des conditions acceptables, c’est très loin de la situation dont ils ont pu rêver.

En moyenne, les propriétaires d’appartements en Israël ont un logement d’une valeur de 1 647 000 shekels et doivent faire face à des remboursements mensuels de l’ordre de 3 260 shekels par mois tandis que les locataires (26 % de la population) paient un loyer mensuel moyen de 2 991 shekels soit 25 % environ de leur revenu mensuel. Pour les personnes âgées nouvelles immigrantes, ce chiffre atteint même assez souvent 50 % de leur revenu total. Donc une part énorme du revenu de la famille est consacrée en Israël au logement.

Car il faut tenir compte du fait qu’avec la pénurie récurrente de logements en Israël, les prix des appartements ont monté de 80 % dans les grandes villes telles que Jérusalem ou Tel-Aviv, mais les loyers ont également augmenté de 65 % sur les 8 dernières années.

Et de fait, sur les quelques 100 000 ventes d’appartements annuelles, 36 % ont été réalisées par des étrangers, 19 % par des investisseurs, sachant que les prix des appartements varient énormément en fonction de leur localisation. Avec le prix d’un appartement de 4 pièces à Jérusalem, on peut par exemple en acheter deux à Modiin ou quatre à Tibériade !

Alors c’est vrai, la situation économique est difficile en Terre Sainte, malgré le faible taux de chômage, mais selon une enquête réalisée cette année, 86 % des Israéliens se disent satisfaits de vivre ici tandis que selon une autre étude présentée fin janvier à la Knesset, 3 juifs sur 4 font un effort vestimentaire ou autre pour masquer leur judaïsme en Europe, (85% aux États-Unis), et 80 % disent avoir déjà ressenti eux-mêmes de l’antisémitisme. Alors certes, moins de 50 % des nouveaux immigrants sont propriétaires de leur logement en Israël…