Évidemment, quand c’est Louis de Funès qui le crie à Yves Montand dans La Folie des Grandeurs, ça nous fait rire, mais quand le dernier rapport de l’OCDE publié début juillet montre que c’est bien ce qui est en train d’arriver en Israël, ça n’est plus du tout drôle ! 

En effet, on constate qu’en Israël les salaires les plus élevés sont 7.22 fois plus élevés que les petits salaires. Et surtout, on observe avec tristesse que cet écart s’est creusé de manière impressionnante – et inquiétante – en relativement peu de temps. En 2011, l’écart était seulement de 4.91, et en 2013 de 5.27. C’est cette première position mondiale qui nous place au dessus des États-Unis (5.05 d’écart), et évidemment loin devant l’Italie et son chiffre de 2.25, on se serait bien passé de ce record…

Comment les Israéliens font pour faire face à leurs dépenses, surtout quand on prend en compte le prix du logement en hausse régulière ?

Une croissance toujours élevée à près de 3% et qui s’annonce équivalente pour 2019, un taux de chômage très bas à 4.2% tandis que la France s’affiche toujours à 8.8%, l’Espagne à 17.2%, l’Italie à 11.2% et les USA à 4.4%, le record étant toujours détenu par le Japon avec ses 2.8% de chômage. Avec un salaire moyen faible par rapport au pouvoir d’achat, on se demande comment les Israéliens font pour faire face à leurs dépenses, surtout quand on prend en compte le prix du logement en hausse régulière.

Israël est considéré comme l’un des pays où l’on travaille le plus d’heures.

C’est ainsi que 14% des personnes qui travaillent – et souvent cumulent plusieurs emplois – sont considérées comme pauvres, soit à peine moins qu’en Turquie (15%), en Espagne (14.2%) mais beaucoup plus qu’aux États-Unis (10.1%), en France (6.8%) ou en Allemagne (moins de 4%). Israël est considéré comme l’un des pays où l’on travaille le plus d’heures, et pourtant le salaire moyen (35,067$ annuel en valeur corrigée) est largement inférieur à ce qui se pratique en Suisse (62,283$) aux USA (60,558$), ou en Allemagne (47,585$).

Pour dix entreprises qui se créent chaque année, neuf se ferment.

D’autre part, l’OCDE classe les obstacles réglementaires à l’entreprenariat comme très importants par rapport à ce qui se pratique en Europe ou ailleurs, tant pour la complexité des procédures règlementaires que dans l’intervention de l’État dans les activités des entreprises. Alors, certes les Israéliens sont courageux et se disent que puisqu’il y a moyen d’avoir des revenus plus importants en tant qu’indépendant plutôt qu’en étant salarié (11,500 NIS mensuels contre 9,700 NIS), il est intéressant de se lancer, mais pour dix entreprises qui se créent chaque année, neuf se ferment.

Et oui, les riches c’est fait pour être très riches et les pauvres, très pauvres ! Les investisseurs misent énormément sur l’immobilier et les programmes de renouvellement urbain (TAMA 38, voir notre article sur le plan de renforcement des immeubles contre les tremblements de terre), car ici, la pierre reste de loin la valeur sure pour assurer son avenir.

Sources: Globes, Ministry of Construction, Ynet, Kikar HaShabbat, Lawguide