Réformes, taxes, effets d’annonces, constructions subventionnées, baisse du nombre des transactions immobilières… Les prix des appartements en Israël devraient baisser ! Et pourtant, quelle que soit la ville d’Israël où vous vous trouvez, si vous êtes, comme beaucoup, à la simple recherche d’un appartement de 3 à 4 pièces – dans un quartier central – dans un immeuble relativement récent avec ascenseur, balcon et parking pour un budget raisonnable, vous constaterez avec dépit que c’est mission impossible ! Alors que vous voyez des grues et des im- meubles en construction partout dans le pays ! Oui mais…
Mais…
En se penchant sur l’histoire et les chiffres, on s’aperçoit tout simplement qu’il existe une vraie discordance entre la construction et la demande immobilière.
Au début de l’État, on construisait des petits appartements (2 à 3 pièces) d’une qualité de construction très éloignée des normes actuelles, car il s’agissait de loger le maximum de personnes à des coûts minimum, en un temps record, dans ce qui deviendrait les « centres villes ».
Puis, entre 1970 et 1980, les familles se sont agrandies et l’on s’est mis à construire des appartements de 4 pièces, voire à faire des rajouts plus ou moins légaux aux constructions initiales.
C’est seulement depuis 1991 que les promoteurs se sont lancés dans la construction d’immeubles de standards plus élevés avec chambre sécurisée (législation oblige), ascenseur, parking, etc… Et ce, surtout pour rentabiliser le mètre carré des appartements de 5 pièces et plus. C’est ainsi qu’aujourd’hui les appartements de plus de 5 pièces représentent plus de 50% des appartements neufs, et ceux de 3 pièces moins de 10%.
Or si l’on regarde les transactions immobilières réalisées sur les 18 derniers mois, on voit que les biens de 1 à 2 pièces représentent seulement 6% des acquisitions, ceux de 3 pièces 29%, ceux de 3,5 à 4 pièces 38%, ceux de 4.5 à 5 pièces 24% et les plus de 5 pièces moins de 5% !
Et comme les biens de 3 à 4 pièces datent essentiellement d’avant 1980, ils sont forcément dans des immeubles anciens et n’ont donc ni chambre sécurisée, ni ascenseur, ni terrasse, ni parking. Étant toutefois les mieux situés, leurs prix ne cessent de grimper ! Ainsi, les appartements de 3 pièces représentent 40% des acquisitions immobilières à Jérusalem, et 48% des acquisitions immobilières à Tel-Aviv.
Par contre même si les appartements de 5 pièces et plus voient leur prix baisser, comme ils dépassent, dans les grandes villes, les 3 800 000 de shekels, les statistiques permettent de simuler une stagnation ou une légère baisse générale.
Alors à quand une véritable réflexion de fond sur le problème du logement en Israël, et de son adéquation aux besoins actuels ???