Alors que la Banque d’Israël maintient pour l’instant son taux directeur, les principales institutions financières du pays ont amorcé un mouvement inattendu : une baisse des taux d’intérêt hypothécaires. Ce geste, encore mesuré mais significatif, illustre une volonté claire de réanimer la demande immobilière après plusieurs trimestres de repli, tout en préservant la stabilité du système bancaire.
Un recul des taux avant même une décision monétaire
Les ménages israéliens commencent à sentir un léger souffle d’air frais. Malgré l’absence de décision officielle de la Banque centrale, plusieurs grandes banques ont discrètement réduit leurs taux sur les nouveaux crédits immobiliers. Cette baisse, qui traduit une anticipation d’assouplissement monétaire dans les prochains mois, reflète aussi une stratégie proactive : stimuler la demande avant qu’elle ne s’éteigne complètement.
Selon les données de la Banque d’Israël, le taux moyen des prêts immobiliers est passé de 5,44 % en juin à 5,28 % en juillet 2025, contre près de 6 % un an plus tôt. Tous les segments sont concernés : prêts à taux fixes, prêts indexés sur l’inflation ou encore crédits liés aux obligations d’État. Ce repli, modeste en apparence, pourrait marquer le début d’un cycle de détente durable.
Une dynamique commune à l’ensemble des établissements
Les principales banques israéliennes — Leumi, Hapoalim, Mizrahi Tefahot et Discount — adoptent désormais une approche convergente : rendre le crédit immobilier plus attractif sans compromettre leur rentabilité. Cette orientation est favorisée par la baisse des rendements obligataires sur le marché local, qui réduit le coût de financement pour les établissements de crédit.
Face à une baisse notable des ventes dans le neuf et dans l’ancien, les banques préfèrent encourager de nouveaux emprunts plutôt que de voir le volume global du crédit se contracter davantage. Certaines ont même relancé des offres promotionnelles ciblées sur les jeunes ménages et les primo-accédants, avec des taux fixes inférieurs à 5 % pour les profils les plus solides.
Un contexte propice à un redémarrage en douceur
Cette détente progressive pourrait coïncider avec une reprise partielle du marché immobilier dès la fin de l’année 2025. Les promoteurs espèrent que la baisse des coûts du crédit relancera les réservations de projets en cours, notamment à Tel Aviv, Ramat Gan et Haïfa. Parallèlement, la demande étrangère — notamment en provenance de France et d’Amérique du Nord — continue de soutenir certains segments haut de gamme.
Même si la prudence reste de mise, la stratégie bancaire actuelle illustre la résilience et la capacité d’adaptation du secteur israélien. Dans un environnement mondial encore incertain, les signaux positifs se multiplient : la confiance des ménages s’améliore, les prix cessent de baisser, et les taux s’assouplissent. Tous les ingrédients d’une reprise progressive semblent réunis.
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